La justification triomphe de la calomnie

Quand nous étions enfants, nous disions un mensonge : “Les bâtons et les pierres peuvent me briser les os, mais les mots ne me feront jamais de mal.” L’expérience vécue prouve le contraire. Les mots font mal. Les mots faux sont peut-être les plus nuisibles de tous. La calomnie est souvent liée à la violence dans la Bible (Matt. 5:11 ; Eph. 4:31) parce que c’est une tentative d’assassiner la bonne réputation d’une personne, de détruire la vie d’une personne.

Si un employeur croit de fausses accusations portées contre un employé, une famille entière peut être jetée dans le dénuement. Si une église écoute les mensonges au sujet de son pasteur, le ministère d’un homme fidèle peut être détruit. Si les membres de la famille croient à de fausses rumeurs les uns sur les autres, l’harmonie et l’unité d’un foyer peuvent être détruites.

Les Écritures témoignent que les mauvaises paroles peuvent être mortelles, mais la bonne nouvelle est que les paroles gracieuses de Dieu sont plus puissantes que la calomnie.

Naboth calomnié

Dans 1 Rois 21, le roi Achab cherche à acheter une vigne à un Israélite juste nommé Naboth. Bien que cela aurait été lucratif, Naboth a refusé : « Que l’Éternel me garde de te donner l’héritage de mes pères » (v. 3). Comme l’observe Peter Leithart, Naboth a compris que la terre avait été donnée par Dieu (Josué 13-19). Il s’est souvenu que la loi interdit de déplacer les bornes (Lév. 25 ; Deut. 19:14 ; Prov. 22:28). Aimant Dieu plus que l’argent, Naboth obéit à sa loi et refusa la demande du roi.

Les Écritures témoignent que les mauvaises paroles peuvent être mortelles, mais la bonne nouvelle est que les paroles gracieuses de Dieu sont plus puissantes que la calomnie.

Quand Achab est rentré chez lui, il a pleuré (1 Rois 21: 4-6). Sa femme Jézabel a rapidement décidé de prendre les choses en main. Elle a écrit une lettre aux dirigeants de Jizreel, leur ordonnant de proclamer un jeûne. Alors que les habitants de la ville se rassemblaient pour le jeûne, Jézabel ordonna que deux hommes immoraux accusent Naboth de blasphème contre le roi et contre Dieu. En entendant ces accusations établies par deux témoins, les habitants de Jizreel ont emmené Naboth innocent hors de la ville et l’ont lapidé (vv. 8-14). Les mauvaises paroles de Jézabel ont littéralement brisé les os de Naboth.

Naboth est mort physiquement, et il a également connu une autre mort. La reine a massacré la réputation du juste. La famille et les amis de Naboth pensaient qu’il était un hypocrite, un blasphémateur et maudit par Dieu. Mais Dieu a refusé de laisser passer cette injustice. Il a plutôt travaillé pour restaurer la réputation de Naboth.

Naboth justifié

Après la mort de Naboth, Achab prit possession de la vigne (vv. 15-16). Quand Achab a inspecté la terre volée, Dieu a envoyé le prophète pour le confronter. Élie a proclamé que le jugement tomberait sur Achab, Jézabel et la maison du roi (vv. 20-24), et son message avait un autre élément : « As-tu tué et aussi pris possession ? (v. 19). Avant d’annoncer le jugement d’Achab, Elijah attire l’attention sur le meurtre de Naboth. Le prophète ne laisse aucun doute sur l’innocence de Naboth. Par les paroles du prophète de Dieu, la réputation de l’homme juste a été relevée d’entre les morts.

Nous pouvons voir Naboth comme un type de Christ. Les deux choisissent d’obéir à la volonté de Dieu, même à leur propre détriment (Luc 22:42). Tous deux sont tués sous l’accusation de blasphème contre un roi (Jean 19:12) et Dieu (Matthieu 26:65-66). Tous deux sont insultés verbalement par deux hommes immoraux (Matt. 27:44), et tous deux sont emmenés hors de la ville pour être tués (Héb. 13:12). Tous deux meurent dans le déshonneur, tombant apparemment sous la malédiction de Dieu malgré leur innocence (Gal. 3:13).

La famille et les amis de Naboth pensaient qu’il était un hypocrite, un blasphémateur et maudit par Dieu. Mais Dieu a refusé de laisser passer cette injustice.

Pourtant, tout comme Dieu a parlé pour justifier Naboth, Dieu a justifié son Fils. Lors de sa résurrection, Jésus « a été déclaré Fils de Dieu avec puissance selon l’Esprit de sainteté » (Rom. 1:4). Paul enseigne dans 1 Timothée 3:16 que Jésus a été « confirmé par l’Esprit ». Le mot traduit par « justifié » est le même mot habituellement traduit par « justifié » ou « déclaré juste ». C’est étrange : Jésus était sans péché, alors pourquoi avait-il besoin d’être justifié ?

Nous devons nous rappeler que la justification a non seulement une composante verticale (comptée juste aux yeux de Dieu) mais aussi une composante horizontale (montrée comme juste aux yeux des hommes, Jacques 2 :14-26). Lorsque Christ est mort, peu de gens croyaient qu’il était le Saint de Dieu. Pourtant, le Père ne permettrait pas que des propos calomnieux contre son Fils subsistent. La résurrection de Jésus l’a justifié devant les hommes, prouvant que ses prétentions d’être le Fils de Dieu et le Messie étaient vraies. La résurrection de la réputation de Naboth nous indique la justification de Jésus dans sa résurrection d’entre les morts. Cela nous rappelle aussi que nous partagerons un jour la résurrection et la justification de Jésus.

Justification et jugement

John Bunyan nous encourage à voir notre justification à travers cette lentille. Un jour, Jésus reviendra et nos corps seront ressuscités comme l’était celui de Christ. Ce jour-là, nous partagerons la justification dont jouissent Naboth et Jésus. Ceux qui ont calomnié et calomnié le peuple de Dieu seront réduits au silence car Dieu montrera que notre confession est vraie. Toutes les langues se joindront à nous pour confesser que Christ est Seigneur, à la gloire du Père (Phil. 2 :10-11). Comme l’écrit Bunyan, “Dans [Jesus’s] justification, nous sommes justifiés.

La question 90 du Westminster Larger Catechism déclare : « Au jour du jugement, les justes. . . sera mis sur [God’s] main droite, et là [be] ouvertement reconnu et acquitté ». La déclaration de Dieu « C’est bien, bon et fidèle serviteur » (Matthieu 25:23) sera une déclaration publique, car Dieu étouffe toute voix de calomnie en nous déclarant justes à ses yeux.

La justification a non seulement une composante verticale (comptée juste aux yeux de Dieu) mais aussi une composante horizontale (montrée comme juste aux yeux des hommes).

Avec la parole justificative d’Elie, 1 Rois 21 avertit ceux qui agissent hypocritement. Achab et Jézabel ont tué Naboth au nom de la religion divine. Aujourd’hui, de nombreux chrétiens occupant des postes de pouvoir abusent de leurs moutons, affirmant qu’ils agissent au nom de Dieu. Un jour, leurs méfaits seront révélés, tout comme ceux d’Achab l’ont été par Elie. Au Jour du Jugement, la justification des justes ne sera pas la seule parole publique. Les péchés et la condamnation des méchants seront également diffusés.

C’est l’évangile que proclame la vie de Naboth : Dieu fera taire les calomniateurs au dernier jour. Il prouvera définitivement que quoi que le monde en dise, ceux qui ont gardé son Évangile et ses commandements ont agi avec sagesse et droiture. Lorsque Jésus sera révélé, nos corps et nos réputations seront relevés par le Dieu de justice. Jésus gagne, et son peuple partagera son triomphe pour toujours.