
Les menaces nucléaires de Poutine : Coup de bluff?
LES MENACES NUCLÉAIRES DE POUTINE : COUP DE BLUFF?
par Ducasse Alcin
Mercredi 21 septembre 2022 ((rezonodwes.com))–
Dans une adresse à la Nation ce mercredi, Poutine a brandi la menace nucléaire. Fustigeant le comportement des pays occidentaux qui fournissent des armes destructrices à l’Ukraine, il pense qu’il est de son devoir de défendre « l’intégrité territoriale » de son pays.
Beaucoup anticipaient ce discours vu le revers que subit l’armée russe dans cette guerre qu’elle a déclenchée depuis tantôt six mois. Mais personne ne s’attendait à ce que le chef du Kremlin se montre si menaçant.
Ce discours est délivré dans un contexte où, enhardie par le soutien indéfectible de l’Ouest en termes d’armement, l’Ukraine vient d’entamer une nouvelle phase dans le conflit relative à une contre-offensive tendant à reprendre les territoires conquis par la Russie durant les hostilités.
Cette stratégie s’est révélée payante dans la mesure où l’armée ukrainienne aurait déjà, selon de nombreuses agences de presse, infligé des pertes considérables à divers contingents russes cantonnés dans le Donbass. L’armée ukrainienne affirme avoir repris plus 2500 kilomètres de territoires occupés par les forces de Poutine.
Si l’on en croit les nouvelles, les choses ne sont pas allées dans la bonne direction pour Poutine. Ce qui, au départ, était prévu comme une « Blitzkrieg », un terme allemand pour parler d’une opération rapide, est sur le point de s’avérer être un conflit épuisant et destructeur pour les deux belligérants.
Pour revenir au discours de Poutine, il a utilisé un ton musclé tout en promettant de déployer plus de 300000 réservistes dans le but de renforcer les dispositifs militaires de son armée.
Il faut préciser que le chef du Kremlin n’est pas à son coup d’essai pour ce qui est de ces types de menaces. La première fois, c’était en 2014 lors de l’annexion de la Crimée. Récemment encore, soit peu de temps après le déclenchement de l’offensive militaire, Poutine avait demandé à ses généraux d’activer les ogives nucléaires, en cas de besoin.
Jusque-là l’Ouest a toujours cru qu’il s’agissait de bluff. Mais cette fois-ci le paradigme est différent. Même si Zelensky essaie de relativiser les choses en s’accrochant à la thèse du bluff, l’inquiétude est palpable du côté de L’O.T.A.N.
Poutine a pris le soin de marteler qu’il ne « s’agit pas d’un bluff ». Et, pour ne rien arranger, des spécialistes dans la politique étrangère russe font écho à ceux qui disent qu’il ne faut pas sous-estimer Poutine dans sa volonté d’épuiser toutes ses ressources.
À titre d’exemple, voici l’avis de Natia Seskuria, une experte russe : » C’était prévisible, car cette fois il ( Poutine) a le dos au mur. Il se doit de faire quelque chose » . Elle continue pour dire plus loin que « la position du chef d’État russe n’est cependant pas celle de la force mais de quelqu’un qui est faible ».
En effet, pourquoi proférer ces genres de menaces si l’armée avait le contrôle de la situation ?
Dans son allocution à la tribune des Nations-Unies, Joe Biden a parlé de la volonté systématique de Poutine d’ »éradiquer l’Ukraine de la carte géographique ». Il poursuit : « Cette guerre n’est ni plus ni moins qu’une volonté d’éliminer le droit de l’Ukraine d’exister en tant qu’État(…) qui que vous soyez, quel que soit l’endroit où vous vivez, quelle que soit votre croyance, cela devrait vous donner des sueurs froides »
Le président français, Emmanuel Macron, a pour sa part fait appel à une mobilisation générale afin d’employer le maximum de pressions nécessaires dans le but de contraindre Poutine à mettre fin à ce conflit qu’il juge « inutile »
Il s’ensuit de ces déclarations que la menace russe n’est pas prise à la légère par les membres de L’O.T.A.N. Même si la Russie n’a plus le momentum dans cette guerre, il n’en demeure pas moins que sa puissance de feu soit toujours redoutable. Lorsque la bête est traquée c’est alors qu’elle devient plus féroce.
Toujours est-il qu’il y en a ceux qui, rejoignant Zelensky dans son approche, restent persuadés qu’il s’agit d’un bluff. Pour eux, le leader russe n’est assez dingue pour déclencher une attaque nucléaire, sachant pertinemment que cela serait le hara-kiri. En effet, qu’il s’agisse de la France, de l’Angleterre ou des États-Unis, ils sont tous détenteurs de l’arme atomique au même titre que la Russie.
Aussi apocalyptique que ce scénario puisse paraître, il n’y aurait pas de vainqueur. Des millions d’innocents auraient à payer un lourd tribut pour quelque chose dont ils ne sont pas partie prenante. Car, comme dit un vieil adage africain, « lorsque les éléphants se battent, c’est l’herbe qui en fait les frais. Le monde vivrait donc la période que l’on pourrait qualifier de « La somme de toutes les peurs », si l’on veut faire référence à ce film dépeignant un conflit nucléaire entre les deux superpuissances.
Ducasse Alcin